Lluís Borrassà ou Mateu Ortoneda
Premier tiers du XVe siècle
Ferrer Bassa est le peintre qui introduisit, à l'école de Barcelone, le style italo-gothique créé par Giotto et qui se caractérise par la délicatesse des formes ainsi que l'élégance et la sérénité des compositions artistiques. Vers 1333, de retour d'Italie où il avait directement connu l'art du maître Giotto et des peintres toscans et siennois contemporains, il réalisa, dans son atelier de Barcelone, de nombreuses commandes pour la couro
Le MEV conserve une importante représentation de l'œuvre de Lluís Borrassà, l'un des principaux représentants du premier style international de la peinture gothique catalane. Francesc Ruiz Quesada a également attribué cette œuvre à Mateu Ortoneda, un peintre contemporain de Borrassà d'origine aragonaise avec moins d’œuvre conservée. Les deux artistes partagent en tout cas une interprétation similaire du dernier gothique italianisant, héritage de l'atelier des Serra, sous le signe de la délicatesse et du luxe typiques du premier gothique international.
L'abbé saint Antoine, ermite égyptien du IVe siècle considéré comme l'un des pères du monachisme, était un saint très populaire dans le monde médiéval. Son association avec un porcelet qui participa à l'un de ses miracles lui permit d'être facilement considéré comme le saint patron du bétail et des animaux domestiques ; c'est ainsi que son culte devint très répandu dans la campagne catalane. Les nombreux retables qui lui furent consacrés à la fin du Moyen Âge contribuèrent à faire connaître les épisodes de son hagiographie, aux racines anciennes mais fixés à cette époque par le récit de la Légende Dorée. Antoine avait été un riche héritier qui donna tous ses biens aux pauvres et se retira dans le désert pour prier. Une grande partie de son histoire consiste à raconter les tentations qu'il a subies dans le désert, très souvent représentées avec la scène des diables aux formes et aux couleurs capricieuses qui le tourmentent, le battent et le mordent. Une autre scène populaire de ce genre représente le moment où Satan, ayant pris la forme d'une jeune fille séduisante, le tente de rompre son vœu de chasteté ; mais les griffes sous la jupe trahissent la véritable identité de la jeune fille, qu'Antoine reconnaît en désignant le feu de l'enfer d'où elle vient.
Marc Sureda Jubany
Salle7 ,Étage0
4 art roman
5-6-7-8 Art gothique
Barcelone
Premier tiers du XVe siècle
Peinture à la détrempe sur bois
143 x 51 cm
Santa Margarida de Montbui (Anoia)
MEV 788