Au cours de l'étape chronologique comprise entre 1600 et 1700, l'art de l'orfèvrerie, plongé dans l'onde d'expression irrationnelle, naturaliste, fastueuse et mouvante propre du courant artistique que l'on baptisa baroque, parvient à se concrétiser dans des formes très généralisées, favorisées par la grande diffusion des dessins et des gravures qui montrent les relations existant entre les orfèvres, les sculpteurs et les peintres. Les images de saints et de saintes réalisées selon un modèle sculptural abondent dans les archives du XVIIe siècle. Nous les trouvons mentionnées dans de petites églises paroissiales et dans les inventaires des cathédrales ainsi que dans les monastères les plus importants. Sainte Eulalie, Notre-Dame du Rosaire, Notre-Dame de l'Immaculée Conception, saint Isidore, saint Étienne, saint Julien, sainte Quitèria, sainte Agnès et saint Antoine sont les noms qui apparaissent le plus fréquemment parmi les images conservées. Elles constituent un témoignage du naturalisme expressif et ornemental directement lié aux images de dévotion des différentes versions de la Vierge et des saints patrons des villes, des villages, des corporations et des confréries. Selon la documentation de l'époque, nous savons que les maîtres orfèvres barcelonais J. Perutxena, B. Fornaguera et F. Via réalisèrent de nombreuses images dans toute la région de culture catalane, presque toujours selon des modèles fournis par les sculpteurs de retables.